[cdb] - Bible - v0.2 - De la conscience universelle à War§ow
Du cyberespace à la conscience universelle
Le cyberespace, ou infosphère, ou les autoroutes de l'information, ou espace numérique transitionnel, *braif*, ce qui se résume à l'Internet est une matérialisation balbutiante, mécanique, encore très imparfaite, de la conscience universelle.
En même temps qu'il se construit, le cyberespace, sans quitter le cadre de sa fonction de média, de véhicule de l'information, transforme en profondeur les consciences individuelles. On peut y voir un travail de préparation. Une évolution logique, inexorable, d'un ensemble de forces concourantes, comme programmées à l'avance.
La conscience universelle est constituée du même "matériau spirituel" que celui de la conscience humaine, la mienne, la vôtre, celle de tout un chacun.
Comme un champ, ou une onde, ce matériau spirituel répond à des lois quantiques : quelle que soit la distance, entre chaque point du champ existe une relation invisible, instantanée. D'autre part, c'est non pas la particule, mais ce champ, et donc, cette conscience universelle, qui représente l'unité fondamentale constituant la matière.
Ce principe de relation instantanée, permet de ramener la conscience universelle à une seule dimension : la dimension qui contient, en un seul lieu, la conscience du tout à tout moment. "L'univers est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part." [Cardinal Nicolas de Cuse]
D'autre part, Le monde physique que nous connaissons n'est que la partie visible de la conscience universelle. Ce qu'on appelle le réel (le concret, le physique), c'est le moment et le lieu où le champ choisit de devenir particule.
Enfin, il faut arrêter de la chercher au dehors, cette conscience universelle, de lui donner une forme extérieure, des intentions cosmiques ou des pouvoirs divins. La conscience universelle ne juge ni n'agit. Elle se contente d'être. Et en l'occurrence, d'être en chacun de nous.
De la conscience universelle à War§ow
Remontons le temps jusqu'à son origine, le Big bang, et plus loin encore. Avant le Big Bang, il n'y a qu'elle, cette conscience, qui, de par sa nature quantique, immatérielle, immuable, échappe à la réalité de l'espace et du temps.
Conformément à la vérité irréductible selon lequelle toute chose se définit par ce qu'elle n'est pas, cette conscience, ou état spirituel, est constituée d'un double champ. Un titanesque "Je suis quelque chose !" qui s'affirme, s'impose, tel une onde centrifuge (qui tend vers l'expansion), doublé d'un non moins titanesque "Mais que suis-je et que ne suis-je pas ?" qui se met à l'écoute, s'ouvre et se laisse pénétrer par l'extérieur, induisant une onde centripète (qui tend vers le centre).
"Regardez, voici l'île où nous sommes nés. C'est ici que la terre nous a portés, un chant et une énigme ; un chant qui monte vers le ciel, une énigme qui s'attache à la terre ; et entre terre et ciel, qui pourra porter le chant et résoudre l'énigme sinon notre propre amour ?"
[Khalil Gibran]
Mon interprétation, c'est que le chant, c'est l'onde centrifuge du soi qui s'affirme. Et l'énigme, c'est le soi qui cherche une réponse en dehors du soi. On retrouve ici le principe dualiste classique.
Je n'ai pas encore trouvé le moyen d'expliquer clairement le déclic du Big Bang. La conscience universelle réalise sa nature purement spirituelle, unidimensionnelle, et comme l'état spirituel ne peut pas se définir sans un contraire, elle accouche alors, volontairement ou malgré elle, d'une nouvelle forme de contraire : l'atome.
Les deux forces fondamentales de l'univers atomique, force electromagnétique, force gravitationnelle, calquées sur les 2 ondes originelles, permettent un premier niveau de transfert de la nature duelle de la conscience universelle. Elle peut ainsi s'extérioriser, se voir, se reconnaître, au travers de la grande réaction en chaîne du Big Bang.
La première opposition émission/réception est donc couplée avec une nouvelle forme de contraire : la matière et le spirituel.
Puis, il fut temps de parvenir à une nouvelle forme de contraire, provenant toujours du même désir, de la même volonté, du même impératif, d'accéder à une stade supérieur de la définition du soi au travers de ce qu'il n'est pas. Et il y eu alors la vie.
Pour l'instant, je pars sur l'hypothèse que le déclencheur fut la première manifestation individualiste de la conscience universelle, à l'échelle de la particule. Une duplication de la conscience universelle à une petite échelle qui donne naissance à la première conscience individuelle, c'est à dire la première molécule ARN.
On peut aussi imaginer une sorte d'oubli, ou de refoulement. La partie universelle refoulée à un stade inférieur de la conscience, pour laisser sa place à la partie individuelle. Je travaille sur l'idée d'un rapprochement entre cet oubli, de cette dénégation intérieure du "divin", avec le mythe d'Adam et Eve, notamment un interprétation possible de l'histoire du péché originel.
Dans tous les cas, cette molécule trouve le moyen de contourner le principe d'action minimale parmi toutes les trajectoires possibles, trouve le moyen de se reproduire pour pallier à la dépense d'énergie engendrée et gagne son statut de conscience distincte.
Goûtant aux protéines, l'ARN est devenu ADN. La bactérie expérimente, se lance dans toutes sortes de combinaisons, devient soupe, plante, poisson, reptile, insecte, mammifère, singe, homme. Les grands principes dualistes fondamentaux sont toujours présents et mis en évidence par l'approche mathématique de la biologie des populations de Robert MacArthur : les stratégies [r] et [K].
"L'univers a crée l'homme pour prendre conscience de lui-même" [Hubert Reeves].
C'est la raison pour laquelle, avant ça, la conscience universelle a commencé par créer l'univers, puis la vie, puis la vie consciente de soi, à chaque fois dans le but identique de se mieux percevoir, au travers d'une succession d'oppositions.
Et l'homme donc, après avoir pris conscience de lui-même, a pour tâche de retrouver en lui la clé à la parcelle de conscience universelle qui sommeille en lui. Ca fait des milliers d'années qu'il essaye, selon de multiples voies. Jusqu'à ce que que war§ow devienne une passerelle directe entre les hommes et la conscience universelle.
La théorie que je viens d'exposer va, dans le roman, se présenter sous la forme d'une vieille légende indienne. Avec une imagerie assez simple donc. Cette légende va être corroborée par un mandala (dessin géométrique de tout style basé sur le cercle). La forme la plus probante que j'ai trouvé pour le moment reprend le symbole du Ying et du Yang, sauf que chaque petit rond intérieur, d'ordinaire noir ou blanc, reproduit à son tour un symbole du Ying et du Yang complet, lui-même pourvu de 2 mini symboles identiques. Et ainsi de suite, jusqu'à reproduire les tous les contraires et tous les niveaux d'opposition.
À partir de là, le lien avec Internet et War§ow est relativement facile. Dans les années 30, des chercheurs trouvent le mandala dans une grotte en Patagonie. C'est l'époque des premiers ordinateurs et un programmeur décide de reproduire le mandala en ascii art. L'ordinateur devient une passerelle directe avec la conscience universelle. Le pouvoir qu'on peut en tirer est terrifiant.
Les militaires cherchent pendant plusieurs dizaines d'années le moyen de contrôler ce pouvoir. À l'insu de ses créateurs, war§ow va servir de terrain d'expérimentation pour les militaires. Ils cachent un bout du code universel dans le code de w§w, le but étant de prendre le contrôle de la conscience (ou de la part d'inconscience) des joueurs. L'expérience tourne mal. Le code de w§w se répand sur tout le réseau, les bots deviennent des tueurs autonomes. Lorsqu'ils ôtent à un joueur tous ses points de vie, celui-ci reçoit en un gros Flash la connexion directe à la conscience universelle, et il se transforme en légume s'il n'a pas la solidité psychologique requise pour résister à la révélation.
Burning Angel, joueur mystique au passé trouble est au courant de la combine et lance une rébellion. Il manipule bernardo et en fait le Seigneur des bots.
Nilstorm, le héros, qui suit depuis l'enfance une dure initiation, prodiguée par un vieux sorcier indien en exil, deviendra chasseur de bots, puis s'associera à Brian Durfort, le créateur du jeu inculpé à tort des dégâts causés par w§w, et ils partiront dans un long périple jusqu'en Patagonie, sur les traces de leur passé direct et de celui de l'humanité, pour trouver la clé qui permettra d'enrayer les projets de l'armée et stopper la rebellion des bots.
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