En fouillant dans les vieux cd de back-up
Extrait
- non publié - (antérieur au 10/03/1999)
Premier niveau de Duke Nukem 3D.
Armé d’un simple flingue, je me retrouve au sommet d’un immeuble, plat et ceinturé par un haut grillage. Pour l’instant, ça va, et nonobstant le bruit déchirant du réacteur d’un jet qui vient de traverser la zone à basse altitude, l’endroit est calme. Pas d’alien en vue, du moins. Mais à entendre les déflagrations lointaines qui parviennent jusqu’à moi, je me doute bien que ça ne va pas durer. Ce quartier de Los Angeles, pas mal ravagé par l’invasion extraterrestre, grouille peut être de sales bestioles en train de prendre définitivement possession des lieux, encore prêtes à se livrer à l’éradication d’une ultime trace de vie humaine sur la planète.
Après une courte exploration du périmètre, je mets la main sur un chargeur qui traîne dans un coin. C’est déjà ça. Rien à faire avec le grillage. Ni avec l’espèce de verrière, opaque et incassable, qui émerge au centre du toit. Je me risque en pure perte à tirer deux pruneaux sur le blindage. Subitement, j’ai une idée en avisant le stock de bouteilles de gaz placé juste à côté de la grille de ventilation. Pas vraiment une idée, plutôt un réflexe. J’ai vu les trois bouteilles et j’ai tiré, comme ça, pour voir. Aussitôt, j’ai senti le souffle d’une explosion multiple me projeter violemment en arrière tandis qu’une longue secousse faisait trembler tout l’immeuble.
C’est pas trop malin, ce que je viens de faire, me
dis je en jetant un coup d’oeil alarmé sur mon niveau
d’énergie, j’ai failli me faire sauter la tronche.
Toujours est il que la grosse hélice du conduit a cédé
la place à un trou béant, ce qui ne me surprend guère.
M’approchant du bord, je me penche pour examiner l’intérieur
sombre du conduit qui descend le long de la façade. On y voit
pas grand chose, mais je n’ai pas le choix. Après une
courte hésitation, je saute dans la gaine, advienne que
pourra. Après une chute de plusieurs étages, j’atterris
avec fracas sur un trottoir et, quel bol, sur un bonus de santé
qui absorbe instantanément une bonne partie des dégats
physiques causés par ma dure réception. Ouf. En me
redressant, j’aperçois aussitôt un alien, juché
sur une caisse de l’autre côté de la rue, sur ma
droite. Lui aussi m’a vu, comme le témoigne le petit
grognement qu’il vient de pousser. Il commence à remuer, il
faut agir vite. Je me précipite sur lui en le canardant, il
tente de riposter, sans succès. Ma course est trop rapide pour
cet hydrocéphale zébré, brandissant un
Automatique standard avec lequel il a crû qu’il allait
m’effrayer. Touché par plusieurs balles, il tombe de son
perchoir et meurt en beuglant, sous mon nez.
Je ne m’attarde pas sur le cadavre sanguinolent, un deuxième ennemi, embusqué je ne sais où, probablement à une fenêtre, m’a repéré. Le sniper vise bien et me touche à deux reprises, m’empêchant de le localiser avec précision et m’obligeant à plonger au pied de l’immeuble dans lequel il s’est réfugié. Momentanément à l’abri, le coeur battant, je balaye le terrain du regard. La rue dans laquelle je me trouve, qui forme un angle droit, est bouchée à une extrémité par un grand mur d’enceinte, formant à mi hauteur une corniche par laquelle, me dis je, je vais peut être pouvoir accéder à une issue, ou alors dessouder le tireur planqué. Mais pour l’instant, j’ai repéré un chargeur garni, posé au sol, dans un petit recoin, juste devant le rideau de fer qui bouche l’entrée du cinéma porno, sur le trottoir d’en face. J’évalue la distance qui me sépare des munitions. Aucun obstacle sur le trajet pour me mettre à l’abri d’une quasi certaine agression latérale, en provenance de la partie de la rue que je n’ai pas encore inspecté. Sans parler du ou des tireurs planqués dans l’immeuble. Tant pis, négligeant la zone inexplorée, je fonce sur le chargeur, en surveillant du coin de l’œil la petite ouverture de la pièce qui fait office de guichet, placée juste à gauche du portail. En deux secondes, je suis sur le chargeur...